Se plaisant à désamorcer le cours des choses en donnant un second sens aux détritus issus de l’activité humaine, l’incursion matérielle s’inscrit dans un processus de réflexion qui remet en question le rapport que nous entretenons avec notre environnement immédiat, soit un sujet récurrent dans la pratique artistique que nous déployons.

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Sous nos yeux, le temps transforme les objets et matériaux industriels. Le vieillissement naturel confère aux détritus une forme singulière qui nous attire et avive notre imaginaire. Comme les témoins de l’impermanence des êtres et des choses, ces corps-matière nous atteignent et nous rappellent la nature : une nature qui nous touche et dont on voudrait foncièrement se rapprocher.

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Ces différents composites, que nous nommons artéfacts, sont récoltés dans un premier temps le long de nos marches urbaines quotidiennes à Montréal. Ils sont ensuite transportés puis transposés dans un environnement autre et rafraîchissant, soit le terrain vert où nous sommes installés pour l’été à Sutton.

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Nous cueillons dans l’esprit de replanter ailleurs. Nous transplantons en forêt le fruit de nos récoltes urbaines avec l’idée qu’ils puissent s’y intégrer. Cet exercice de reconnaissance et d’association intuitive nous permet de mettre en évidence le potentiel esthétique de ces rebuts tel que nous l’avons décelé et ressenti au premier abord lors de la collecte. C’est avec ces images en mémoire que nous arpentons notre nouvelle aire de vie afin d’y disséminer les artéfacts transportés jusque là avec nous.

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Finalement, afin de partager nos expérimentations et par souci de tracer l’histoire dérivée de ces produits-artéfacts, nous documentons l’intégration des spécimens dans leur nouveau contexte donné.