En tant qu’étude du phénomène de sédimentation, les tranchées stratigraphiques prennent la forme d’une excavation autobiographique continue. Constituant une géologie de notre démarche artistique, les tranchées permettent d’étudier la relation entre nos déplacements pédestres et notre production visuelle. Elles témoignent de notre pensée et de notre paysage imaginaire en construction.

 

Par le biais de son vécu, le rebut devient un potentiel matériau fertile. Tel un fossile, il est le reflet du milieu duquel il fut extrait. Nous-mêmes, produisons des déchets comme autant de traces de notre cheminement artistique. Les matériaux résidus d’atelier que nous accumulons lors de notre processus de création sont ici décomposés, fusionnés puis superposés en différentes couches successives, faisant ainsi référence au phénomène de sédimentation, un processus par lequel toute matière s’érode en particules et se dépose au sol pour devenir strate.

 

De ces interventions résultent des strates empreintes de périodes précises. Celles-ci, divisibles en bancs, révèlent des informations quant à l’activité artistique générée et quant au kilométrage parcouru à pied. Grâce à une méthodologie d’analyse visuelle, nous étudions donc les différents dépôts visibles qui constituent les formations sédimentaires obtenues.

 

Phase 6 propose ainsi une relecture de l’archéologie comme excavation du passé. En tant qu’assemblage en continu, le nouvel artefact dialogue avec le présent.