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Phase 2  le chantier naturel

La deuxième phase du projet découle également du trajet que nous parcourons à pied tous les jours.  Il s’agit d’une installation qui met en forme trois paysages traduisant chacun un mode d’inscription différent, soit la collecte, l’empreinte et la trace. 

 

Le paysage-matrice est une série photographique documentant cinq tableaux composés d’amas de détritus collectés tout au long de nos promenades urbaines. Les assemblages originaux sont montés sur des palettes de bois et évoquent cinq lieux par lesquels nous passons successivement : le point de départ Villeray/Lajeunesse, le viaduc Rosemont, la ruelle Saint-André, la montagne Mont-Royal et l’Université Concordia. Marouflées sur palettes de bois, les impressions du Paysage-matrice sont présentées au sol et sont mises en relation avec les deux interprétations du paysage qui s’ensuivent, soit le paysage-passant et le paysage-construit.      

Les cinq matrices ont été déposées le long de notre trajet quotidien, sur une distance de 10 km. Ainsi, chaque assemblage d’artefacts habite le lieu précis qu’il incarne. Sur leurs surfaces montueuses, à intervalles réguliers, nous sommes allés poser de grandes feuilles de papier fabriquées à partir de matériaux trouvés et recyclés. Cinq semaines durant, nous faisons de cette pratique un rituel. S’applique, s’imprime, s’incruste et s’exprime ainsi le paysage-passant qui, couche par couche, se compose tranquillement, absorbant le temps et les traces laissées par son environnement. L’épaisse couche de papier alors formée est séparée de son support originel et est présentée au mur selon l’ordre chronologique du trajet qui s’effectue du nord au sud, puis du sud au nord de la ville.

Dans un troisième temps, les images générées par le paysage-matrice sont simplifiées en quelques lignes délimitant les principaux dénivelés des tableaux originaux. Cette version des matrices est gravée dans des feuilles de béton utilisées en construction donnant ainsi à voir le paysage-construit. Ce dernier évoque par ses lignes graphiques à l’apparence industrielle le réseau routier et rappelle par sa matérialité, l’infrastructure du trottoir. Les gens sont conviés à marcher sur ce panorama bétonné qui est déposé au sol, entre le paysage-passant et le paysage-matrice. Le spectateur qui fait l’expérience de l’œuvre en la traversant sur une distance de 18 pieds laisse ainsi, derrière lui, sa propre trace.   

Recette pour 100 feuilles:

9kg carton d'oeufs, 5kg papiers trouvés,

5kg pulpe cellulosique isolante

Paysage-matrice

2017

Paysage-matrice

Impression jet d’encre

marouflé sur palette de bois

97.5cm x 122cm x 15cm

Paysage-construit

2017

Paysage-construit

fibrociment

marouflé sur contreplaqué de bois

97.5cm x 122cm x 5cm

Paysage-passant

2017

Paysage-passant

carton d'oeufs, papiers trouvés, pulpe cellulosique isolante et colle de farine

97.5cm x 122cm x 5cm

Installations

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